Suite à une période de turbulences caractérisée par une baisse significative des transactions, le marché immobilier accélère maintenant pour retrouver un rythme de croisière constant. Soutenu par des prix stabilisés et des taux d'intérêt ajustés avantageusement, il attire avec lui de nombreux acheteurs déterminés à concrétiser leur projet. Partons ensemble à la découverte des prévisions des notaires sur le marché immobilier de ces prochains mois !
Poursuivant sa tendance à la hausse, le marché immobilier confirme l’amélioration observée depuis l’automne dernier. Il était temps car la crise issue au départ d’une augmentation rapide des taux d’intérêt décidée par la Banque Centrale Européenne (BCE) pour lutter contre l’inflation a fait bondir le coût des prêts immobiliers. Elle a entraîné une chute de 35 % des transactions dans l’ancien avec, notamment, la quasi-disparition des primo-accédants. Le logement locatif aurait dû prendre le relais, mais la suppression de certaines mesures fiscales et la multiplication des normes destinées à la rénovation énergétique ont eu tendance à décourager les propriétaires à mettre leurs biens en location ou à investir dans de nouveaux programmes immobiliers. Au lieu de 400 000 logements mis en chantier en 2022, seuls 258 000 logements ont vu le jour en 2024. Avec pour conséquence la perte de 30 000 emplois dans le secteur du bâtiment et, en dépit de cette pénurie de biens nouveaux ou anciens mis sur le marché, une baisse des prix limitée à 5 %.
Heureusement, suivant l’Insee le nombre de ventes de logements anciens a légèrement augmenté en ce début d’année passant de 780 000 à 794 000, tout comme le nombre de mises en chantier de logements neufs qui remonte à 294 000 sur un an. Avec l’arrivée du printemps et l’amélioration du pouvoir d’achat des acquéreurs, nos correspondants redeviennent aussi plus optimistes. Leur proportion à prévoir une augmentation d’activité passe ainsi de 29 % à 44 % en deux mois tandis que celle correspondant à une réduction de volume passe de 24 % à 22 %.
Baisse des taux et plus grande souplesse des banques à accorder des crédits permettent de nouvelles transactions à des prix plus élevés que précédemment. Alors même que les prix offerts demeurent globalement stables, c’est donc la diminution de la proportion des transactions sur des prix en baisse qui va se traduire par une tendance haussière de l’ensemble. Ainsi dans cette dernière enquête sur les logements, la proportion de nos correspondants à prévoir pour avril une baisse des prix diminue très légèrement de 34 % à 30 % alors que ceux prévoyant une hausse reste stable proche de 0 %. Il en résulte une remontée du solde des opinions de -0,32 a –0,30. Parallèlement, ce solde passe de -0,37 a -0,36 pour les terrains constructibles et augmente de – 0,34 a -0,48 pour les commerces prenant acte des déclarations à l’emporte-pièce du nouveau Président des États-Unis.
Il faut profiter de l’éclaircie actuelle sur le marché immobilier pour d’abord revendre un bien avant d’en acheter un nouveau. C’est le conseil suggéré par 94 % de nos correspondants pour le logement. Pour les terrains, l’échéance étant plus éloignée, cette proposition est moins sensible et ne recueille que 61 % des avis.
Mais cette position très dominante des conseils à la vente semble accompagner le bouleversement socio-économique résultant de l’élection de Donald TRUMP à la présidence des États-Unis. Il faut avoir en mémoire que suivant une étude très sérieuse réalisée par deux économistes de l’Université de Harvard lors de sa première élection, c’est grâce à son incompétence déclarée qu’il aurait obtenu sa victoire. En effet, suivant ces chercheurs, nous sommes beaucoup plus sensibles aux conséquences néfastes et aux désillusions imputables à la trahison d’un partenaire que lorsque celles-ci sont dues au hasard. Il s’ensuit que les candidats, auxquels des électeurs attribuent l’aggravation de leur situation et la trahison des politiques menées, seront rejetés au profit de ceux auxquels on ne peut faire ce reproche. Ainsi, lorsqu’ils ne font pas confiance en la classe politique, le choix des électeurs se porterait sur celui qu’ils jugent le plus incompétent et donc, à ce titre, le moins susceptible de les trahir. Même si cette étude soufre de quelques imperfections sur le plan méthodologique, elle présente l’intérêt de mettre en évidence le facteur trahison dans nos choix politiques. En outre, pour le moment, nombre de décisions prises par Donald TRUMP semble corroborer les résultats de cette étude, notamment sur l’incompétence de certains élus.
Bernard THION
Bordeaux, le 17 mars 2025